14 Juillet 2011
L'Assocation Aux Marins a rendu hommage le jeudi 9 juin 2011 aux 65 marins disparus à bord de la corvette Mimosa le 9 juin 1942.
Beaucoup de ces marins dont la moyenne d'âge était de 24 ans étaient originaires de Saint Pierre et Miquelon.
La promotion 2010/2011 de l'Ecole des Mousses porte le nom d'un jeune marin de 20 ans disparu à bord de la corvette Mimosa : Jules Saffray originaire de Saint Servan (Ille et Vilaine) . Tous les élèves de l'Ecole des Mousses étaient présents à cette cérémonie ainsi que des familles de marins disparus.
Cette cérémonie comportait 3 volets :
- un dépôt de gerbes à la stèle :
Le vice-amiral Labonne, représentant le Préfet Maritime et le Capitaine de Vaisseau Riou, commandant le Centre d'Instruction Naval de Brest ont déposé une gerbe au pied de la stèle accompagnés de Pierre Léaustic, président de l'association Aux Marins et de deux représentants des élèves de la promotion Jules Saffray
Le fanion de l'école des mousses
et celui de l'assocation nationale des fils et filles des morts pour la France
Les familles des marins de la corvette Mimosa
- un moment de recueillement au cénotaphe :
Deux jeunes élèves de la promotion Jules Saffray de l'école des mousses ont appelé les noms des 65 marins disparus à bord de la corvette Mimosa.
- le dévoilement des photographies de huit marins du Mimosa :
Depuis la cérémonie, d'autres photographies de marins du Mimosa
ont été recueillies par l'association Aux Marins.
Il y a actuellement 24 photographies des marins de ce batiment
sur les murs des cryptes du cénotaphe.
Retrouver ces photographies en cliquant sur le lien suivant :
Voir l'ensemble des photographies de la cérémonie en cliquant ici
La corvette Mimosa des FNFL
(1941-1942)
Le Mimosa est une corvette britannique construite dans les chantiers Hill and sons de Bristol en Grande-Bretagne, et mise en service en mai 1941.
Ce bâtiment est cédé aux FNFL en Juin 1941.
En décembre 1941, aux ordres du capitaine de corvette Birot, elle participe avec les deux autres corvettes FNFL de construction britannique Alysse et Aconit (compte-tenu de leur emploi, ces trois corvettes britanniques sont également appelées : corvette-escorteur) et le sous-marin français Surcouf sous pavillon FNFL, au ralliement de Saint-Pierre et Miquelon à la France Libre en la personne de l’amiral Muselier.
La corvette Mimosa est alors affectée aux convois de Terre-Neuve vers les USA et la Grande-Bretagne via l’Islande.
Le 31 mai 1942, le bâtiment appareille de Greenock (Ecosse) et participe avec l’Aconit à une série d’exercices.
Le 3 juin Le Mimosa et l’Aconit partent pour escorter le convoi ONS 100 avec pour chef d’escorte le destroyer canadien l’Assiniboine. Dans la nuit du 8 au 9 juin 1942, le Mimosa est torpillé en Atlantique par le sous-marin allemand U124.
Les témoignages de l’enseigne de vaisseau Vissian, officier en second du Mimosa et de l’aspirant Lamy, survivants du naufrage, devant la commission d’enquête, permettent de se faire une idée plus précise des circonstances de la disparition du bateau.
L’aspirant Lamy révèle que le commandant Birot et lui se sont rendus compte de la présence d’un sous-marin ennemi, le commandant donne l’ordre de naviguer en zig zag après avoir effectué un tir de deux grenades. Après lui avoir donné les instructions pour la nuit, en particulier de le prévenir en cas de brume ou de tout autre incident, le commandant descend se coucher.
L’enseigne de vaisseau Vissian raconte ainsi le naufrage du bateau après que le sous-marin allemand U124 eut lancé deux grenades alors que le Mimosa était à l’arrière du convoi.
« Je fus réveillé vers 1h20 par deux explosions violentes, le bâtiment avait un peu de gîte à bâbord et coulait rapidement par l’arrière, manifestement la machine était touchée. Quelques hommes se trouvaient à l’arrière, essayant de mettre un canot à la mer, je n’eus pas le temps de les aider car nous coulâmes rapidement, je n’eus que le temps de jeter une bonne couronne à la mer et j’essayai de m’éloigner le plus possible du bâtiment qui coulait verticalement par l’arrière. L’intervalle entre le torpillage du bateau et la disparition du Mimosa fut d’environ 3 minutes.
J’ai alors secouru le matelot Le Dizet et le matelot gabier Varin. Ce dernier coula presqu’immédiatement : le froid, le mazout qui nous entouraient et la fumée que le vent soufflait sur nous suffisent à expliquer cette fin rapide et celles qui suivirent.
L’enseigne de vaisseau Allonier nous rejoignit bientôt. Je vis près de nous un filet de sauvetage auquel nous nous accrochâmes.
Il y avait un peu de mer, le jour commençait à se lever lorsque Le Dizet perdit connaissance, l’enseigne de vaisseau Allonier, raidi par les crampes, se mit à délirer. Malgré tous mes efforts pour le réchauffer, il mourut vers 5h30 ; le Dizet mourut à son tour peu après.
Dans l’intervalle, je vis un radeau avec trois hommes à bord, l’aspirant Lamy, le quartier-maître radio Bracher et le matelot gabier Guégan. Grâce à un peu de rhum et à une veste que me passa Lamy je repris des forces. Vers 7h30 nous aperçûmes les mâts de l’Assiniboine à 8h30, nous étions à son bord. Malgré ma demande de recueillir les dépouilles de Le Dizet et d’Allonnier, qui étaient sur le filet, le commandant considéra plus prudent de ne pas s’attarder sur les lieux»
Au total, 65 hommes ont disparu lors de ce naufrage. Coté français, on dénombre, outre le commandant Birot, l’enseigne de vaisseau Allonier et l’aspirant de Poulpiquet, cinquante six officiers-mariniers ou marins dont dix-sept jeunes gens originaires de Saint-Pierre et Miquelon. Du côté britannique, l’officier de liaison Royce Théobald et cinq marins, complètent la liste des disparus.
Le 29 novembre 1946, la corvette Mimosa reçut la Médaille de la Résistance.
La corvette Mimosa, des Forces Navales Françaises Libres, commandée par le commandant Birot a été torpillée par le sous-marin allemand U124, le 9 juin 1942.
Ce poème a été écrit par le père de Jules Saffray. Son père qui se prénommait également Jules a écrit un recueil de poèmes intitulé Sagesse. Parmi ces poèmes, MIMOSA où il évoque la mémoire de son fils.
La revue de presse