Ce 29 avril, le goéland cher à notre association se sera plus spécialement attardé au large de l'Ile Vierge, sur la côte des légendes, là où plane l'âme des 128 infortunés marins canadiens du "HMCS Athabaskan".
On this day, April 29th, our dear seagull will, no doubt, have lingered longer over the sea off "Île Vierge", the place haunted by the souls of 128 unfortunate Canadian sailors from HMCS Athabaskan.
La dernière photograhie connue de l'HMCS "Athabaskan" -
extrait du livre "Unlucky Lady - the life & death of HMCS Athabaskan"
par Len Burrow et Emile Beaudoin
C'est en effet le 29 avrl 1944 que "Her Majesty Canadian Ship Athabaskan", destroyer de deuxième classe, marque de coque G07, coulait près de nos côtes à la suite d'une succession de violents combats navals opposant les alliés à la Kriegsmarine.
Indeed it was on April 29th 1944 that Her Majesty’s Canadian Ship Athabaskan, 2nd class destroyer, hull mark GO7 sank near our coasts following a series of fierce naval engagements between the Allied and the Kriegsmarine.
Dans un premier temps, dans la nuit du 25 au 26 avril 1944, la "Force 26" regroupant les croiseur et destroyer anglais "HMS Black Prince" et "Ashanti", ainsi que le destroyers canadiens "HMCS Haïda", "Athabaskan" et "Huron", tous trois de la classe "Tribal", se heurte à la 4ème flottille de torpilleurs allemands qui, venant de Saint Malo, regagne Brest.
To begin with, during the night of April 25th,26th, Force 26 bringing together English cruisers and destroyers HMS Black Prince and Ashanti, as well as Canadian destroyers HMCS Haida, Athabaskan and Huron, the three of them of the "Tribal" class, came up against the 4th flotilla of German torpedo-boats which having sailed from St.Malo were heading for Brest.
Lors de ce premier engagement, la force allemande comprend notamment trois torpilleurs de la classe "Elbing", les "T 24", "T 27" et "T 29".
Le 26 avril, à 03 H 30, le "T 29" est coulé devant Perros-Guirec, notamment par le "Haïda" et l' "Athabaskan", alors que, sévèrement touchés, les "T 24" et "T 27" rompent le combat et retournent à Saint Malo.
During this very first action, the German force included among others three torpedo-boats of the ‘Elbing’ class, the ‘T24’ ‘T27’ and also ‘T29’.
On the 26th, at 3.30am, "T29" is sunk just off Perros-Guirec notably by HMCS Haïda and HMCS Athabaskan whilst, badly hit, "T24" and "T27" broke off and headed back for St.Malo.
Soixante douze heures plus tard, dans la nuit du 28 au 29 avril 1944, alors qu'ils couvrent une opération "Hostile 26" de mouillage de mines dans le nord de l'Ile de Batz, les deux destroyers canadiens reçoivent l'ordre du PC de Plymouth d'intercepter deux bâtiments ennemis qui longent nos côtes, cap à l'Ouest.
Il s'agit à nouveau des "T 24" et "T 27".
72 hours later, during the night of April 28th,29th, while they were carrying a "Hostile 26" mine-laying operation north of Île de Batz, the two Canadian destroyers were instructed by their Plymouth HQ to intercept two enemy vessels hugging the coast heading west.
It was again "T24" and "T27".
29 avril 1944, la dernière patrouille du HMCS Athabaskan
extrait du livre "Unlucky Lady - the life & death of HMCS Athabaskan"
par Len Burrow et Emile Beaudoin
Après quelques minutes de combat, l' "Athabaskan" reçoit une torpille du "T 24" en fuite. Il est 4 H 17.
After a few minutes’ engagement HMCS Athabaskan is hit by a torpedo launched from "T24" as she is running away. It is 4.17am.
Le dernier combat du HMCS Athabaskan par Thomas H. Beament
extrait du livre "Unlucky Lady - the life & death of HMCS Athabaskan"
par Len Burrow et Emile Beaudoin
Immobilisé et alors qu'il prend des mesures de sauvegarde et de remorquage, une nouvelle explosion, d'origine contreversée, se produit et envoie le destroyer par le fond à 4 H 28, causant la mort de cent vingt huit des deux cent soixante un marins canadiens dont le Lieutenant-Commander John Stubbs, commandant l' "Athabaskan".
With no power and as safety and towing measures were being taken, a new explosion whose origin is controversial, took place and sent the destroyer to the bottom at 4.28 am with the loss of 128 lives out of the 261 Canadian crewmembers, including lieutenant Commander John Stubbs, the captain of HMCS Athabaskan.
extrait du livre "Unlucky Lady - the life & death of HMCS Athabaskan"
par Len Burrow et Emile Beaudoin
Le Commandant De Wolf, sur le "Haïda", poursuit seul le combat.
Les allemands sont durement touchés : le "T 27" est en feu. Il doit s'échouer sur les roches de Menaham en Kerlouan où il sera complètement détruit quelques jours plus tard, tandis que le "T 24" se réfugie dans la rivière de Morlaix.
Captain de Wolf on HMCS Haïda kept on the fight.
The Germans were badly hit. "T27" was on fire and had to run aground on the rocky shore at Meneham in Kerlouan where it would be completely destroyed a few days later; "T24" meanwhile took shelter in the Morlaix River.
Le "HMCS Haïda" récupèrera quarante deux naufragés de l' "Athabaskan" avant que le jour ne le contraigne à mettre le cap sur l'Angleterre.
Une chaloupe du "Haïda" ramènera six survivants directement en Angleterre !
Plus tard, des dragueurs allemands et le "T 24" revenu sur place, recueilleront encore quatre-vingt cinq survivants dont vingt-huit seront débarqués à l'Aber Wrac'h et cinquante sept à Brest.
HMCS Haïda managed to pick up 42 men from HMCS Athabaskan before daylight made them head for England.
A life-boat from HMCS Haïda successfully took six survivors back straight to England!
Later on, German mine-sweepers and "T24" which had come back on the scene managed to pick up another 85 survivors; they were landed in Aber Wrac’h (28 sailors) and in Brest.
Au fil des jours, les corps des infortunés marins arriveront à la côte. On dénombre quatre-vingt onze sépultures des marins canadiens du "HMCS Athabaskan" dans neuf cimetières du Finistère dont cinquante neuf à Plouescat.
As days went by, the corpses of the unfortunate sailors were washed ashore and there are 91 graves of Canadian sailors from HMCS Athabaskan in 9 cemeteries in Finistère , including 59 in Plouescat.
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extrait du livre "Unlucky Lady - the life & death of HMCS Athabaskan"
par Len Burrow et Emile Beaudoin
Légende photo :
BRETAGNE
Les lieux où sont enterrés les marins de l’Athabaskan sont soulignés
Sur un équipage de 261 hommes, y compris 3 marins britanniques, 128 hommes (10 officiers, 118 hommes d’équipage et gradés, y compris 2 Britanniques) ont perdu la vie ; sur les 128, 78 marins identifiés et inconnus sont enterrés dans les cimetières soulignés. 50 sont portés disparus, leur seule tombe étant la mer. A la demande des citoyens de Plouescat un marin britannique de la 1ère guerre mondiale a été re-enterré avec les marins de l’Athabaskan, ce qui fait un total de 60 à Plouescat. « La Commission pour les Tombes de Guerre du Commonwealth » dont le Canada est membre, gère et a la responsabilité de s’occuper à perpétuité des cimetières de « The Commonwealth War Graves Commission » dans le monde entier. Ces lieux de sépulture respectés se trouvent dans un grand nombre de pays qui comptent des endroits ayant depuis des milliers de sépultures jusqu’à des tombes individuelles.
Out of a complement of 261 (including three Royal Navy ratings), 128 (ten officers and 118 ratings, including two Royal Navy ratings) were lost. Of the 128, seventy eight identified and unknown sailors are buried in the cemeteries inderlined. Fifty ar missing - their only known grave in the sea. At the request of the citizens of Plouescat, a Royal Navy rating from the First World War was re-interred with the Athabaskan sailors, briging the total at Plouescat to sixty.
The Commonwealth War Graves Commission, of wich Canada is a member, administraters and is responsible for the perpetual care of Commonwealth war grave cemeteries throughout the world. These honoured burial grounds are located in a host of countries embracing sites having thousands of interments to individual graves.
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Quant aux rescapés de la tragédie, ils furent dans un premier temps regroupés au collège Saint Louis à Brest - bâtiment qui fut complètement détruit quatre mois plus tard pendant le siège de la ville - puis acheminés dans un camp près de Hambourg où ils ne seront libérés ... qu'un an plus tard, lors de la capitulation du Reich !
As far as the men who escaped this disaster are concerned, they were first kept together in St.Louis School in Brest – the school buildings were to be completed gutted four months later during the siege of Brest – then they were taken to a camp near Hamburg and liberated one year later when the Reich capitulated.
Quel infortuné destin que celui du "HMCS Athabaskan" : construit en Angleterre en pleine guerre, après les vicissitudes d'une année de durs combats sur les mers européennes, il fut coulé près de nos côtes, cinq semaines avant le débarquement de Normandie sans avoir jamais eu l'occasion de naviguer dans les eaux de sa Mère Patrie !
Indeed HMCS Athabaskan’s fate was most unfortunate. Built in England when the war was in full swing, after the ups and downs of a whole year of heavy fighting on European waters she was sunk just off our coasts only five weeks before the Allied landing in Normandy without ever having once sailed on Canadian waters!
Les canadiens n'oublieront pas leurs morts qui, pour être inhumés en terre étrangère, n'en n'est pas moins une terre amie.
The Canadians will never forget their dead who although they are buried in a foreign land are all the same buried in a friendly land.
Ainsi, ils viendront fréquemment se recueillir sur les tombes de leurs compatriotes, individuellement ou en groupes, particulièrement pour les dates anniversaires de la tragédie.
They will often come to pay their respects on the graves of their fellow-countrymen, either individually or in groups, especially on the anniversary of the tragedy.
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extrait du livre "Unlucky Lady - the life & death of HMCS Athabaskan"
par Len Burrow et Emile Beaudoin
Légende photo :
Monument érigé à Plouescat, Finistère, France à la mémoire des hommes de l’Athabaskan ; des gerbes sont déposées à ses pieds à l’occasion de chaque cérémonie nationale et patriotique en France. Bien que cela fasse maintenant 40 ans depuis cette tragédie, il arrive toujours qu’une main anonyme dépose encore au pied de la croix un petit bouquet de fleurs des champs.
Monument erected en Plouescat, Finistere, France in memory of the men of Athabaskan. Wreaths are laid at its base at every French national or patriotic celebration. Though it is now nearly forty years after the disaster, it happens that an anonymous hand still places, at the base of the cross, a little bouqet of wild flowers.
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Ce fut notamment le cas en avril 1994. Pour le cinquantième anniversaire, ils étaient une soixantaine, vétérans, parents et amis à être accueillis sur cette terre finistérienne où reposent définitivement leurs proches.
Such was the case in April 1994 when for the 50th anniversary about sixty of them came, veterans, relatives and friends; on this occasion they were made welcome in this land of Finistère in whose earth lie those who were dear to them.
(photo ci-contre : les vétérans du HMCS "Athabaskan" au Fort de Montbarey à Brest) photographie : archives Abraham
Tous sont profondément émus par la reconnaissance et la compassion témoignée par la population de nos côtes qui honore à toutes occasions ces jeunes marins amis venus mourir si loin de chez eux, en participant à la libération de la France.
They were all deeply moved by the gratitude and compassion shown by the local people who on every occasion pay their respects to these young sailors who died so far away from home when on a mission to liberate France.
On comprend que, lorsqu'en 2002 les recherches menées par l'association A.B.R.A.H.A.M. aboutirent à la découverte de l'épave du destroyer, l'émotion fut grande au Canada.
It is quite easy to understand the extent of feeling and emotions created in Canada when, in 2002, thanks to the research undertaken by the Abraham Society, they eventually managed to find the wreck of HMSC Athabaskan.
L'été suivant, une équipe de télévision vint effectuer un long reportage sur le site même du naufrage, par près de 90 mètres de profondeur, avec la logistique et le concours d'A.B.R.A.H.A.M.
The following summer a television crew came to film a long documentary on the very site of the shipwreck, diving to a depth of 90 metres with the logistical help provided by Abraham.
photographies : Yves Gladu
Cette vidéo a été présentée los de la commémoration du 60ème anniversaire qui s'est déroulée fin avril 2004 sur le "HMCS Haïda", reconverti en musée flottant, à Hamilton, sur le lac Ontario.
The video footage was shown on the occasion of the ceremonies to commemorate the 60th anniversary which took place at the end of April 2004 onboard HMCS Haïda now converted into a floating museum in Hamilton on Lake Ontario.
Le 18 septembre 2004, à l'occasion des cérémonies du 60ème anniversaire de la libération de Brest, une délégation de l'équipage du nouvel "Athabaskan" - 3ème du nom - est venue participer à l'inauguration du "Rond-point du destroyer canadien HMCS Athabaskan".
On September 18th 2004 on the occasion of the ceremonies for the 60th anniversary of the liberation of Brest, a delegation of sailors from the new HMCS Athabaskan came to take part in the unveiling of a plaque for a roundabout’s name inscribed "Roundabout named after the Canadian destroyer HMSC Athabaskan".
photographie : Yves Gladu
Brest - cimetière de Kerfautras
le 18 septembre 2004, hommage a été rendu à Charles-Louis Pothier, matelot de la Royal Canadian Navy, décédé à l'âge de 19 ans le 29 avril 1944 lors de la perte au combat du destroyer allié "HMCS Athabaskan".
Brest – Kerfautras Cemetery
On September 18th 2004 a group of Canadians are paying their respects on the grave of Charles-Louis Pothier, a Royal Canadian Navy sailor who died, aged 19, on April 29th 1944 when the Allied Destroyer HMCS Athabaskan was lost in action
photographies : Yves Gladu
Brest, le 18 septembre 2004, inauguration du rond-point "Destroyer Canadien HMCS Athabaskan"
Brest – September 2004
Opening ceremony for the “Canadian Destroyer HMCS Athabaskan ‘s Roundabout”
--------------------------------------------------------------------------------------------------- Herman Sulkers, l'un des derniers survivants de l' "Athabaskan", revenait régulièrement en Bretagne, près du lieu où se trouvaient ses compagnons. En 2003, il accompagnait l'équipe de télévision canadienne. Il avait alors confié à l'équipe de plongeurs le soin de déposer cette plaque sur l'épave de l' "Athabaskan".
Herman Sulkers, one of the last HMCS Athabaskan’s survivors used to come to Brittany regularly and stay near the place where his comrades-in-arms were resting. In 2003 he came with the Canadian Television crew. On this occasion he gave the divers special instructions to bolt this plaque on to the wreck of HMCS Athabaskan.
"A ce site le pleuple canadien rend honneur aux 128 marins qui ont donné leur vie sur le NCSM Athabaskan, qui a sombré lorsque opposé à l'ennemi, le 29 avril 1944.
"Protège-les où qu'ils aillent"
"At this site the people of Canada honour the 128 sailors who gave their lives in HMCS Athabaskan, sunk in action with the ennemy, 29 april 1944.
"Protect them whereso'er they go"
Photographie : Yves Gladu
Dernièrement, en septembre 2009, répondant aux dernières volontés d'Herman Sulkers, son fils Neil est venu disperser les cendres de son père au droit de l'épave où périrent ses infortunés compagnons.
And quite recently, in September 2009 in fact, in compliance with Herman Sulkers’last wishes, his son Neil came to scatter the ashes of his late father on the very spot where the wreck of HMCS AtHabaskan lies and where his unfortunate companions lost their lives.
Photographie : archives Abraham.
le 28 septmbre 2009 :
A gauche : Jacques Ouchakoff,
au centre : Neil, fils d'Herman Sulkers,
à droite : le Colonel (er) Elie Boisson co-fondateur d'ATHABASKAN-BRETAGNE
embarqués à bord du bâteau de la SNSM de Portsall
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Le livre de Len Burrow & Emile Beaudoin
"Unlucky Lady - The life & death of HMCS Athabaskan"
A, Brest, le 29 avril 2010
Article rédigé pour l'association "Aux Marins"
par
Jacques Ouchakoff
Co-fondateur d'Athabaskan-Bretagne
Président d' A.B.R.A.H.A.M.
This article was written by "Aux Marins Association"
In Brest, April 29th2010
Jacques Ouchakoff
Co-founder of Athabaskan- Bretagne,
Chairman of Abraham
Remerciements à Monsieur Daniel Crouan
pour avoir assuré la traduction de cet article.
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le 17 mars 2010 l'association "Aux Marins" a organisé une cérémonie à la mémoire des marins du HMCS "Athabaskan" au mémorial national des marins morts pour la France .
Lire l'article : 17 mars 2010 - cérémonie franco-canadienne au cénotaphe
On March 17th 2010 the “Aux Marins Association” arranged for a ceremony to take place in memory of HMCS Athabaskan’s sailors at the ‘National Memorial to the sailors who died for France”.
17 mars 2010 - cérémonie franco-canadienne au cénotaphe
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A.B.R.A.H.A.M.
Association Bretonne de Recherches Archéologiques
et Historiques en Activités Maritimes
1, rue Bossuet 29200 Brest
Tél : 02 98 80 50 55
Courriel : jacques.ouchakoff@sfr.fr
ABRAHAM is an acronym for a Breton Society whose purpose it is to carry out archaeological and historical research on navy activities