UNE DELEGATION A PARIS (1/3)- VISITE DU MONT VALERIEN

Avant de présenter l'émouvante visite du Mont Valérien, retour sur un voyage mouvementé !

Les sinistrés de l'escalator

A la descente du train en gare Montparnasse, les 8 membres de l'association "Aux marins" empruntent le très long trottoir roulant. Arrivés à la première extrémité, une femme n'aperçoit pas la fin de l'escalator et chute, suivie par Jacques, surpris, qui chute à son tour. Derrière lui,  notre Président perd l'équilibre et se retrouve allongé au sol, suivi par d’autres bretons avec l'effet domino, pendant que les valises poursuivent toute seules leur chemin et s’accumulent autour de René, dans l'incapacité de se relever. L'arrêt d'urgence est actionné, et chacun se remet debout, avec parfois une aide musclée, mais finalement sans blessure.

Un peu plus loin, Sylvie se présente sur l'escalator montant et, déséquilibrée, s'affale en arrière sur Françoise, toutes les deux la tête en bas et les jambes en l'air ! Après quelques cris et l'arrêt d'urgence (encore !), chacune a pu se remettre debout avec d'autres bras musclés, sans aucun dommage.

Martine a voulu aussi faire des siennes en oubliant de descendre à la station prévue, il a donc fallu attendre pendant de longues minutes qu'elle trouve le quai opposé, refasse le trajet inverse, et tout le monde a pu repartir vers la résidence Igesa.

Le Président, un peu inquiet de ces évènements, a interdit à son équipage de traverser les routes tant que le feu piéton n'est pas passé au vert...

Sur le chemin Paris-Brest, c'est le vol du téléphone portable d'un bénévole dans sa veste pendant le trajet bus/tram qui a perturbé le voyage. Après une demande de suspension de sa ligne téléphonique depuis le TGV (une épreuve compte tenu du bruit ambiant et des coupures successives de connexion), tout s'est bien terminé puisque notre ami a pu retrouver sa ligne téléphonique le soir même grâce à son assurance contre le vol.

Le Mont Valérien

Mardi matin, la journée a commencé avec la visite du Mont Valérien, avec les Conseillers Municipaux Jeunes de Plouarzel qui nous ont rejoints sur le site.

Notre guide très professionnel maitrisait parfaitement son sujet et nous a transportés dans la période 1941-1944.

Il nous a beaucoup appris sur une page de l'histoire injustement méconnue, évoquant la mémoire de ces fusillés et exécutés, venus parfois de pays lointains, morts pour une certaine idée de la liberté.

Il nous a exposé les faits historiques, expliqué le contexte général de la guerre et de de l'Occupation mais aussi le poids des considérations politiques dans l'Histoire.

Une visite émouvante et passionnante !

Après la guerre, le Mont-Valérien est choisi par le général De Gaulle pour honorer la mémoire des Morts pour la France de 1939 à 1945. Il y inaugure le mémorial de la France combattante le 18 juin 1960.

Le Mont-Valérien a été le principal lieu d'exécution par l'armée allemande sur le territoire français pendant la Seconde Guerre mondiale Ces hommes, assassinés parce qu'ils étaient résistants condamnés à mort ou otages, juifs et communistes, sont autant de rappels à notre histoire qui firent naturellement de ce site un Haut lieu de la mémoire nationale.

A l'intérieur du site, le "Parcours du Souvenir" permet de suivre le chemin de ceux qui allaient être fusillés.

La découverte du mémoire du Mont-Valérien permet de mieux comprendre ce que fut la répression allemande, la collaboration française, et quel était le parcours de ceux "qui aimaient la vie à en mourir".

La clairière des fusillés

A compter d’août 1941, les autorités allemandes choisissent d’utiliser régulièrement la clairière de la forteresse du Mont-Valérien pour exécuter les condamnés à mort.

Les allemands avaient mis en place une “politique d’otages” : après chaque attentat contre les troupes allemandes, des otages sont désignés pour être exécutés par mesure de représailles ; avec cette idée de responsabilité collective, il s’agit de faire pression sur la population et sur les « terroristes ». 

Attachés mains derrière le dos aux poteaux, les yeux bandés s’ils le désirent, ils sont fusillés par un peloton de 40 hommes, parfois devant les camarades qui vont leur succéder.

A la fin, des camions emmènent leurs cercueils dans les cimetières de la banlieue parisienne

Jusqu’en juin 1944, plus de 1 000 hommes y sont fusillés.

La chapelle, antichambre de la mort

Quand les prisonniers sont nombreux, ils patientent dans la chapelle, en attendant leur funeste tour.

Sur les parois, on peut découvrir des graffitis, témoignages émouvants de leurs derniers instants, avec des inscriptions et des messages bouleversants qui y ont été tracés avant qu'ils soient amenés sur le lieu de supplice. 

Souvent le message est plus politique : patriotique avec « Vive la France » ou « mort pour la France », partisan avec « Vive l’Union soviétique » ou « Vive le parti communiste », mais jamais haineux envers les bourreaux, même si Paul Mazy, qui dessine une croix de Lorraine à côté de son nom, précise : « fusillé par les boches », ou si Louis Calmel demande à ses fils de le venger.

D’autres plus intimes évoquent les derniers adieux d’un père à son épouse et à ses enfants.

Aujourd’hui 31 graffitis demeurent visibles mais souffrent de l’épreuve du temps. Rares traces du passage de ces hommes au Mont-Valérien, les graffitis de la chapelle font partie du patrimoine historique. Ces ultimes écrits disent ceux qui les ont rédigés.

Le monument aux fusillés

Pour honorer la mémoire des fusiliers du Mont-Valérien, le gouvernement reprit une proposition de loi de M. BADINTER, votée par le Sénat le 22 octobre 1997, et décida d'édifier un monument en hommage aux résistants et otages qui donnèrent leur vie pour la France et pour la liberté entre 1941 et 1944 dans ce lieu.

Après la guerre, le nombre de fusillés était estimé à 4500. Les recherches menées par les membres de la commission du Mont-Valérien dans les archives, en France et en Allemagne, ont permis de ramener ce nombre à un peut plus de 1000.

Inauguré en 2003, le monument en  bronze, oeuvre du sculpteur Pascal Convert, a la forme d'une cloche, qui rassemble la communauté par l'appel du tocsin, le glas des morts et la sonnerie de la victoire.

Y sont gravés les noms des fusillés, inscrits selon la chronologie de leur exécution et par ordre alphabétique.

La dédicace est complétée par un hommage "à tous ceux qui n'ont pas été identifiés".

La crypte

Le Général de Gaulle inaugure officiellement le Mémorial de la France combattante le 18 juin 1960, lors d'une grande cérémonie publique commémorant le 20e anniversaire de l'appel qu'il lança depuis Londres en 1940.

Deux portes de bronze ouvrent sur la crypte où sont enterrés en arc de cercle seize héros de la guerre : soldats libérateurs, résistants fusillés ou déportés, tous morts pendant les années sombres. Un dix-septième les y rejoindra, le 11 novembre  2021, en la personne d’Hubert Germain, le dernier des Compagnons de la libération.

Dans la crypte voutée, les drapeaux tricolores sur les catafalques d’ébène et d’acajou (les corps reposent en dessous, dans un caveau), et l’urne funéraire contenant des cendres et de la terre provenant de plusieurs camps de concentration racontent un pays dressé contre le nazisme. 

A SUIVRE, 

La visite du monument aux Morts pour la France en opérations extérieures.