L'association "Aux Marins" assure le rayonnement du Mémorial National des Marins Morts pour la France à Plougonvelin (29).
25 Octobre 2025
Un travail a été réalisé par un élève de terminale STI2D (Sciences et technologies de l’industrie et du développement durable) au lycée Général et Technologique Saint-Nicolas, Paris 6 sur le thème : La Grande Guerre 1914-1918, à remettre le jour de la rentrée.
Les consignes pour le travail de recherche étaient :
1) Choisissez 4 noms de soldats décédés parmi la liste figurant sur le monument.
2) Allez sur le site internet Mémoires des hommes du ministère des armées.
3) Recherchez la fiche matricule des quatre soldats choisis.
4) Identifiez si leur mort correspond à une « grande bataille ».
5) A partir de la fiche matricule sélectionnée, imaginez le parcours du soldat choisi :
- Sa mobilisation : son sentiment ressenti, la réaction de sa famille etc. ;
- Son incorporation à un bataillon : son intégration, sa rencontre avec ses compagnons d’armes, la découverte de son équipement etc. ;
- Sa vie dans les tranchées : l’accès à la nourriture, aux soins, à l’eau, l’hygiène, le sommeil, les travaux d’occupation en attendant les combats, l’attente en elle-même, l’ennui et la possible dépression etc.
- Ses temps de repos à l’arrière du front et ses possibles permissions plus lointaines ;
- Sa perception du combat : les assauts, les reculs, les bombardements, l’ennemi etc...
En vacances en Bretagne, il a découvert le « Mémorial national des Marins Morts pour la France » avec les 2000 photos de marins honorés.
Situé sur la pointe Saint Mathieu (commune de Plougonvelin, 29217), le Cénotaphe aux marins, dédié à la mémoire des marins morts durant tous les conflits, rend hommage aux marins de la Marine Nationale, de la Marine marchande et de la Marine de pêche Morts pour la France. Il est géré par l’association culturelle nationale “Aux Marins” reconnue d'utilité publique depuis le 21 mars 2015.
Rémi a choisi les 4 soldats suivants :
Pierre GOURLAOUEN, sa mort ne correspond pas à une grande bataille. C’est le plus jeune marin mort pour la France à l'âge de 14 ans. Celui-ci a embarqué sur le dundee de pêche Gloire à Jésus le 15 septembre 1918 et est porté disparu le 24 septembre. Ceux-ci ont été victimes du sous-marin allemand U 46.
Nicolas BENOIT est mort lors de la bataille de l’Yser. Il faisait partie du 2° régiment de fusiliers marins dans lequel il avait muté à sa demande.
La bataille des Dardanelles :
En 1914, le cuirassé d'escadre "Bouvet" faisait partie de la division de l'amiral Guépratte, qui comprenait également les cuirassés Charlemagne, Gaulois et Suffren. Ceux-ci ont combattu dans le Détroit des Dardanelles afin d’aider les alliés Russes en difficultés face aux Allemands et Autrichiens sur le front est et créer une diversion au front occidental qui est figé en France.
Eugène Edouard COSMAO DUMANOIR va périr au cours de cette bataille, après que le Bouvet ait touché une mine. Eugène est resté à son poste au pied de l’échelle du compartiment des mines encourageant le personnel au calme.
François Marie LANNUZEL était à bord du Suffren lorsque celui-ci a été attaqué par le sous-marin allemand U 52 sur sa route pour rejoindre Brest ou Lorient afin de recevoir des réparations. Aucun rescapé : 648 morts.
Mon travail d’INVENTION demandé pour ce devoir :
Je me suis mis dans la tête de Pierre Marie LANNUZEL et à l’aide de sa fiche biographique présente sur le site « Aux Marins », j’ai écrit dans le style d’un journal personnel, sa vie, ses émotions et son ressenti par rapport à la guerre.
« Lorsque la guerre éclata, j'ai embarqué sur le Suffren, laissant ma famille derrière moi, mes parents, mes deux frères et mes cinq sœurs, pour m’engager en tant que quartier-maître. C’est moins douloureux pour ma famille et moi de se séparer puisque ce n’est pas la première fois : je suis marin de profession. Mais cette fois c’est différent : la guerre est réelle et je vais devoir me battre. J’espère pouvoir les revoir un jour. Ils ont tous bien pleuré avant mon départ… Néanmoins ce cuirassé m’était déjà familier. Et oui avant d’être quartier-maître, j’ai été matelot de 1ère classe à bord du cuirassé Vérité ainsi que matelot de 2e classe breveté canonnier à bord du Suffren. Donc je connais déjà quelques personnes à bord ce qui a facilité ma nouvelle intégration. Sauf que maintenant j’ai complété mon uniforme composé d’une vareuse en toile bleue sur une vareuse en molleton et d’un pantalon en toile bleue sur pantalon en drap accompagnés par mon bonnet (bachi) avec un pompon rouge ; avec mon nouvel insigne de grade “quartier-maître” sur mes galons de manche et mes galons d’épaules. J’en suis très fier.
Une fois, un obus s’est écrasé sur le pont. Une gargousse enflammée est tombée dans la soute 16 contenant des munitions. Cette fois j’ai dû réagir très vite : j'ai fait évacuer les lieux, pris mon courage à deux mains et je me suis rendu dans la soute. J’ai cassé la vitre de protection, et j’ai ouvert la valve d’eau. Je me suis assuré que toute la soute était totalement inondée. Je venais de sauver les 700 hommes de l’équipage du Suffren. A cette occasion, j’ai pu tester le service médical à bord ! Même si mes blessures n’étaient que superficielles, j’ai été bien soigné ; ma main est redevenue comme neuve peu de temps après. On doit dire que cet épisode était très stressant. C’est comme ça sur la mer. S’il on ne se fait pas confiance et compte pas les uns sur les autres, on serait déjà tous morts. Il faut dire que mon héroïsme m’a été récompensé puisque j’ai reçu la médaille militaire et la médaille du combattant qui m’ont valu beaucoup de fierté, pour un simple quartier maître comme moi.
Sur le navire je partage ma cabine avec 3 de mes camarades. Chacun est responsable de l’hygiène de sa cabine. Pendant notre temps libre, on joue aux cartes ou on se raconte des blagues. Mes camarades et moi, on est comme une deuxième famille. On a emporté une guitare afin de pouvoir chanter à nos dames restées sur la terre ferme. J’ai de la chance, j’ai enfin eu la permission de me marier avec une très belle femme de Saint-Renan, Marie Bellaunay, au cours d’une escale. Le temps du mariage et me voilà déjà reparti en mer… J’espère qu’après la guerre on pourra enfin fonder une famille. Je rêve parfois, d’elle, d’une vie meilleure, dépourvue de guerre…ça fait du bien de penser à autre chose dans ces temps troublés. Toute cette violence, ces mitrailleuses de chaque côté du détroit des Dardanelles pointées sur nous. Toujours sur le qui-vive…c’est pesant. La semaine dernière, un matelot est devenu fou et s’est jeté par-dessus bord. On n'a rien pu faire. Le malheureux avait tout perdu. Moi je me sens assez protégé à l'intérieur de cette énorme carcasse de métal. Mais je ne peux m’empêcher de frémir de peur lorsque j’entends les craquements du navire et des tirs d’obus. Mais ce qui me terrifie le plus, ce sont ces mines lancées à la dérive sur les flots. Un cuirassé de notre division, le Bouvier, alors qu'il quittait le front, s'en ai pris une…presque aucun survivant. Mais une terreur encore plus glaciale que les mines : les nouveaux sous-marins Allemands. On n’est jamais à l'abri de se prendre une torpille de je ne sais où depuis dans les profondeurs. La terreur des mers. Ils tiennent bien leur nom.
Nos rations d’eau et de nourriture sont comptées, on ne peut pas se permettre de les dépasser. Je ne me lave qu’avec un gant de toilette et du savon pour économiser l’eau douce, qui en mer est très précieuse. Les rats sont partout. Ce sont nos pires ennemis : ils se faufilent dans les moindres petits recoins et peuvent couper des câbles ce qui causerait la perte de notre vaisseau. Pour dormir, on se relaient à plusieurs afin de toujours garder les machines en fonctionnement. On ne dort pas beaucoup surtout par ces temps glaciaux qu’on retrouve souvent en mer et en hiver. Le blizzard, le sel, la rouille, les rats : voilà à quoi ressemble notre beau cuirassé dont on se sert pendant des mois d'affilés. »
Pour ce travail de recherche et d’invention j’ai obtenu la note de 18,5/20.
J’ai également reçu les félicitations du président de l’association « Aux Marins », l’ingénieur général René STEPHAN (IGHC 2S) qui m’a remis la médaille de l’association (photo ci-dessous).
J'ai pu participer au ravivage de la Flamme de la Nation à l’Arc de Triomphe le 21 octobre 2025 avec les membres de l'association "Aux marins".