13 Juin 2012
Le Conseil d'administration de l'Association Aux marins s'est réuni le 5 juin 2012 à Plougasnou, commune du Nord Finistère à proximité de Morlaix.
Plougasnou est l'une des 18 communes françaises médaillées de la Résistance.
Cette réunion s'est déroulée en présence de Monsieur Yvon Tanguy maire, de son adjoint Jacques Orsi,et de nombreux présidents d'associations locales.
La première démarche a consisté en un dépôt de gerbe
au monument qui commémore l'appel du 18 juin 1940
par le Général de Gaulle.
Allocutions de Pierre Léaustic, président de l'association Aux Marins et de monsieur le Maire de Plougasnou.
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Puis Monsieur le Maire a présenté sa commune
aux visiteurs.
Pierre Léaustic a fait découvrir l'association Aux Marins
aux élus et représentants d'associations présents.
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Visite du monument Sao Breiz
"Sur un îlot, sur le port du Diben à Plougasnou,
se dresse un monument à la mémoire
des bretons des Forces Françaises Libres.
Sur ce monument, figurent 288 noms.
L'association SAO BREIZ (Debout Bretagne)l'avait fait ériger.
Il avait été inauguré le 12 juin 1955...."
Lors de la restauration de ce monument, en 2000, la section patrimoine du foyer rural de Plougasnou a édité un livret qui explique les raisons qui ont motivé l'érection de ce monument aytpique et l'endroit choisi, sur un îlot, accessible à pied selon les marées.
Pour découvrir cet opuscule, cliquer sur l'image ci-dessous :
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Dépôt de gerbe au monument aux morts Pierre Léaustic avec Monsieur Marc Cazoulat président de la fédération nationale des officiers mariniers - section de Plougasnou
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PLOUGASNOU
Texte : Georges Kevorkian, pilote de la commission recherches historiques de l'association Aux Marins - Sources : internet.
La commune
La commune de Plougasnou est située dans le Trégor finistérien, à environ 75 kms à l’est de Brest, sur le littoral nord-est du département du Finistère, près des Côtes-d'Armor. Elle bénéficie d'un patrimoine environnemental et culturel préservé ; son climat est océanique.
Au premier janvier 2012, la population de Plougasnou comptait 3382 habitants .
Le nom de la commune signifie la « Paroisse de Saint-Cathnou » :
Ses habitants ne sont pas appelés « Plougasnounois » ou « Plougasnouniens », comme on pourrait le penser, mais plus simplement « Plouganistes ». On remarquera que « Plouganistes » s’applique aussi bien pour le genre masculin que féminin.
L'église Saint-Pierre est une église catholique située à Plougasnou. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1914, puis inscrit en 1971.
La révolte des Bonnets Rouges
Cette commune est connue pour des faits liés à la « Révolte des Bonnets Rouges » en 1675, appelée aussi révolte du papier timbré qui fut l'une des plus sanglantes de l'histoire de la Bretagne.
En 1673, Colbert veut lever de nouveaux impôts en Bretagne : la gabelle et le papier timbré (qui taxe tout document officiel). Or, depuis l'union de la France et de la Bretagne en 1532, tout nouvel impôt doit être accepté par les Etats généraux de Bretagne. Ceux-ci s'opposent à cette taxe supplémentaire mais Louis XIV, lancé dans des guerres, a besoin d’argent et passe outre.
Dans un contexte économique difficile, la contestation s'étend aux campagnes bas-bretonnes. L'explosion a lieu à proximité de Châteaulin le 9 juin. La révolte des Bonnets rouges du Poher et des Bonnets bleus du pays bigouden vient de commencer. Son souvenir, et celui de la répression qui suivra, va marquer durablement les esprits en Basse Bretagne.
L’appel du général de Gaulle.
Plougasnou se place parmi les premières communes bretonnes ayant répondu à l’appel du général de Gaulle. Le 19 juin 1940 à 9h45, les troupes allemandes entrent à Morlaix et des patrouilles blindées sillonnent la région. Le même jour à 16 heures, un bateau de pêche, l’Oiseau des tempêtes, piloté par ses patrons, quitte le port de Primel-Plougasnou pour l’Angleterre avec 8 passagers à bord.
Dans les semaines qui suivent de nombreux autres bateaux feront de même. Certains effectueront plusieurs voyages tel le Primel qui transportera à lui seul 230 volontaires. C’est plus de 350 patriotes qui quitteront Plougasnou pour rejoindre le général de Gaulle à Londres. Alors que les Allemands surveillent étroitement la côte, le 5 juin 1942 à 23 heures, la Yolande un slop de 6 mètress’échappe avec à son bord 3 passagers dont 2 jeunes de 15 ans1/2 et 16 ans. Ils seront reçus le 20 juin 1942 par le général de Gaulle au Carlton Garden.
Le réseau de résistance VAR
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Plougasnou est utilisée comme base du réseau « Var ». Ce réseau d'action a été créé en août 1943 par un juif autrichien, Peter Deman agent du SOE (Spécial Opérations Executive), avec l’objectif de créer des liaisons régulières entre l’Angleterre et la Bretagne. Il a été appelé Var pour dérouter les Allemands : jamais ces derniers n’auraient imaginé qu’avec un nom pareil, l’organisation pouvait être basée en Bretagne.
C’est lors de l’une des missions assurées par le réseau Var que François Mitterrand, alias Morland , chef du mouvement de résistance MNRPG (mouvement national des résistants et des prisonniers de guerre), est débarqué dans une crique près de Plougasnou en février 1944, après un séjour à Londres durant lequel il a rencontré le général de Gaulle.
Quelques semaines avant le débarquement allié, le réseau est frappé par une série d’arrestations.
La commune de Plougasnou a reçu la médaille de la résistance le 31 mars 1947 (Décret du 31/03/1947 - JO du 23/12/1948). Un monument à la mémoire des Bretons des Forces françaises libres est dressé sur un îlot dans le port du Diben. Il a été inauguré en1955 et comporte 288 noms de morts ou disparus.
Les Morts Pour la France de Plougasnou (période 39/45)
Le monument aux morts de la commune, près de l’église, porte les noms des enfants de Plougasnou morts lors des différentes guerres.
Un document sur internet recense les noms et les circonstances des combattants de Plougasnou « Morts Pour le France » pour la période 1939/1945 : 61 noms sont répertoriés. De ce document on peut en extraire les noms de 19 marins morts pour la France – voir la liste ci-après. Ils comprennent ceux figurant au cénotaphe de Saint-Mathieu : les noms de ces derniers – nombre 9 - sont mis en italique, dans cette liste. Plus d'information sur ces marins en consultant le site : www.auxmarins.net
*Barazer Gustave : né le 2 octobre 1911 à Plougasnou, disparu lors du naufrage du transport de troupe Meknés le 24 juillet 1940 à Potland.
Braouzec Michel : décédé à bord du cargo steamer PLM le 18 février 1940 en Atlantique au large de l’Espagne (torpillé par le sous-marin allemand U37).
Bucaille Charles Yves : disparu à bord du sous-marin Monge le 8 mai 1942 à l’est de la pointe Orangea (grenadé par les escorteurs HMS Active et Panther).
*Charles François : né le 14 février à Plougasnou, disparu à bord du sous-marin Minerve le 10 octobre 1943 (attaqué sur une méprise par des avions anglais vers Portland).
*Colleter Etienne, né le 10 janvier 1919 à Plougasnou, disparu à bord du dragueur-auxiliaire Emile Deschamps en Manche, le 4 juin 1940 (saute sur une mine à l’embouchure de la Tamise).
*Corre Joseph, disparu à bord du sous-marin Surcouf, le18 février 1942, dans le golfe du Mexique (abordage par le cargo américain Thomson-Lykes ou bombardement sur une méprise par aviation américaine).PAS DE PHOTO.
*Feat Jean Guillaume, né le 15 mai 1922, décédé en Allemagne (ex Prusse), le 26 décembre 1943. PAS DE PHOTO, mais famille va envoyer.
*Guyader Jean René, disparu à bord du sous-marin Surcouf, le 18 février 1942, dans le golfe du Mexique (abordage par le cargo américain Thomson-Lykes ou bombardement sur une méprise par aviation américaine).
*Hervé Albert, né le 14 septembre 1921 à Plougasnou, disparu à bord du sous-marin Surcouf, le 18 février 1942, dans le golfe du Mexique (abordage par le cargo américain Thomson-Lykes ou bombardement sur une méprise par aviation américaine). FAMILLE présente à la cérémonie du 18 mai.
Le Bec H., disparu à bord du sous-marin Morlaix en 1942.
Le Gall L. P., disparu à bord du dragueur-auxiliaire Emile Deschamps en Manche, le 4 juin 1940 (saute sur une mine à l’embouchure de la Tamise).
*Le Lay Jean, né le 4 octobre 1912 à Plougasnou, disparu à bord du cargo Gravelines le 3 mai 1941, en Atlantique (venant du Canada, torpillé dans le convoi par le sous-marin allemand U 147).
Le Théo P., disparu à bord du cargo coulé par accident le 6 mars 1940 (l’abordeur étant le cargo britannique Thurston dans le canal de Bristol).
Oger J., disparu à bord du sous-marin Sfax, le 19 décembre 1940, torpillé par le sous-marin allemand U 37, au large du cap Juby (Maroc).
Postic J. O., disparu à bord du torpilleur La Combattante, le 23 février 1945 (saute sur une mine à l’entre de la rivière Humber).
Queré A., disparu à bord d’un cargo en 1941.
Queré M. J., disparu à bord du torpilleur La Combattante, le 23 février 1945 (saute sur une mine à l’entre de la rivière Humber).
Seité L., disparu à bord d’un cargo en 1941.
*Troadec Guillaume, disparu à bord du dragueur-auxiliaire Emile Deschamps en Manche, le 4 juin 1940 (saute sur une mine à l’embouchure de la Tamise). PAS DE PHOTO.
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Photographies : Jean-Luc Le Bris et Gilbert Kervran (Association Aux Marins)
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