L'association "Aux Marins" assure le rayonnement du Mémorial National des Marins Morts pour la France à Plougonvelin (29).
3 Mai 2025
Il y a 80 ans, le 26 décembre 1943, l’une des plus importantes rafles du Finistère avait lieu. Ce sont 60 Morlaisiens qui ont été arrêtés puis envoyés dans des camps allemands.
Tout a commencé vendredi 24 décembre 1943, au foyer des soldats allemands (Soldatenheim), rue de Brest, où beaucoup de militaires sont réunis à l’occasion du réveillon. Juste après 20 h, une grenade est lancée depuis la rue Gambetta, juste au-dessus de la Soldatenheim. Elle brise la verrière et explose au deuxième étage du bâtiment, faisant dix-sept blessés dont un grièvement.
L’attentat aurait été commis par un résistant Franc-tireur et partisan français.
Les soldats allemands arrêtent 600 personnes, âgés de 16 à 40 ans, dans le centre-ville. Tous sont entassés sur la place Thiers, aujourd’hui devenue place des Otages.
Ils seront 60 à être envoyés dans des camps allemands. Avant, ils sont conduits à l’aérodrome de Ploujean, d’où ils partiront le 2 janvier 1944 jusqu’à la gare de Morlaix. Là-bas, trois wagons à bestiaux les attendent pour les mener, via Compiègne, dans les camps.
Au total, sur les otages déportés, 32 mourront loin de chez eux, dans les camps.
Chaque année, le dernier dimanche d’avril est dédié à la célébration de la mémoire des victimes de la déportation, en raison de sa proximité avec la date anniversaire de la libération de la plupart des camps de concentration.
Dimanche 27 avril, élus et représentants d’associations et de comités patriotiques étaient présents square de la Résistance, ainsi que les élèves du collège du Château.
Un moment très intense en émotion: après le chant des partisans, trois élèves du collège du Château de Morlaix : Titouan, Ilan et Elias, ont lu les noms des 60 déportés morlaisiens, et des 67 résistants, otages et victimes juives des persécutions raciales.
Avec les discours très émouvants eux aussi de Nicole Léon-Petit, fille d'otage mort en déportation, Natacha Cueff trésorière de l'association « Aux Marins Morts pour la France », belle-fille d’Yves CUEFF otage survivant de la déportation, a précisé :
Il y a 80 ans, les premiers déportés rapatriés par avion le 18 avril 1945, venaient de Buchenwald, libérés le 11 avril, en laissant derrière eux des « frères » qui ont connu l'horreur du camp, et qui ne reviendront jamais.
Les jeunes générations doivent connaitre ces atrocités que vous avez vécues.
Après toutes ces années de souffrance infligée, il leurs a fallu tout réapprendre, à marcher, à manger, à dormir, à aimer et à sourire….
Elle a raconté leur quotidien dans ce camp, le bain de grésil, la faim, le surmenage, l'insomnie due à l'entassement (dix hommes sur une couchette de 4m sur 1m80), et aux appels nocturnes, les fours crématoires, …………, luttant non seulement pour rester en vie, mais aussi et surtout pour préserver leur humanité ainsi que les valeurs morales fondamentales, leur amitié et leur souci des autres, autant de valeurs qui faciliteront leur survie.
Je veux dire à ces jeunes générations, que c’est leur courage qui nous permet, aujourd’hui, de vivre libres dans un pays en paix.
La Sous-préfète Françoise PLOUVIEZ-DIAZ a ajouté :
« Au moment où le monde plonge de nouveau dans la barbarie, le racisme, la guerre, souvenons-nous de l'héritage de sang et de larmes des déportés, de leurs valeurs de solidarité, de leurs combats pour la survie de l'humanité en l'homme et la liberté.
Il est important de rappeler les idéaux et l'ennemi commun, le fascisme, comme le calvaire qu'ont enduré tous ces déportés, qu'ils aient pu survivre ou non, dans une époque pleine de confusion, de violence et de montée des périls. »
Après ces discours, le chant « LA MARSEILLAIRE » et les dépôts de gerbes.
Le chant des Marais » (chant de mémoire de tous les déportés) et le « salut aux portes drapeaux » ont clôturé la cérémonie.
LE CHANT DES MARAIS - Chant Militaire - Paroles ⚔️🇫🇷
Le chant militaire "le chant des marais" accompagné des paroles du chant. 🇫🇷 Le Chant des déportés, aussi connu sous le nom de Chant des marais, est une chanson française adaptée d'un or...
Ci-dessous, les élèves Titouan, Ilan et Elias, et leurs professeurs, ainsi que Natacha.
Daniel TANÉ, et Yves CUEFF, fils de Déportés, devant la stèle des Déportés à BUCHENWALD
Ci-dessous, lien vers le site internet de la ville de Morlaix, qui présente un extrait du discours de Mme Nicole LEON-PETIT, fille de René PETIT, otage « mort pour la France » et Secrétaire de l'AFMD-DT 2 :