10 Janvier 2013
La guerre d'Algérie s'est déroulée de 1954 à 1962 sur le territoire des départements français d'Algérie mais avec des répercussions en France métropolitaine. La guerre d'Algérie a été longtemps une "guerre sans nom", le terme officiellement employé à l'époque était "évènements d'Algérie". L'expression "guerre d'Algérie" a été officialisée en France le 18 octobre 1999 en vertu d'une loi spécifique à la dénomination de ce conflit.
La guerre d'Algérie a été aussi une double guerre civile entre la communauté indépendantiste algérienne et la communauté française d'Algérie d'une part et les différentes composantes des indépendantistes algériens d'autre part, réunis principalement sous la bannière du Front de Libération Nationale (FLN). Le pouvoir politique de la IVème puis de la Vème République donne les moyens à l'armée française pour écraser l'insurrection, mais le général de Gaulle estime, finalement, que l'autodétermination constitue la seule issue possible au conflit, ce qui conduit une fraction de l'armée française à entrer en opposition ouverte avec le pouvoir politique (putsch des généraux en avril 1961, constitution de l'OAS).
Alors que sur le plan strictement militaire l'armée française semble en mesure de contrer et d'éradiquer les combattants du FLN, le gouvernement négocie les Accords d'Evian signés le 18 mars 1962 en vue de l'indépendance de l'Algérie fixée au 5 juillet 1962. Cet accord avec le FLN provoque l'exode de la population européenne d'Algérie ainsi que le massacre de milliers de musulmans pro-français.
Cette guerre a suscité un grand traumatisme au sein de la Nation française provoqué essentiellement par un recours excessif aux appelés du contingent, par les méthodes employées par les combattants de part et d'autre, par l'abandon à son sort de la communauté harkie, par le manque de soutien aux français d'Algérie, enfin par la crise morale et politique ayant entrainé la chute de la IVème République.
La guerre d'Algérie a pleinement concerné la marine nationale. La surveillance de la longue façade maritime de l'Algérie s'est avérée efficace car elle a conduit à la saisie de la moitié de l'armement destiné initialement au FLN. Par ailleurs la marine nationale a été également impliquée dans les opérations terrestres; les commandos marine ainsi que la Demi-brigade de fusiliers-marins, au cours du conflit, ont mis 3.000 hommes du FLN hors de combat et ont récupéré plus de 1.300 armes au prix de 190 tués et de 250 blessés. En outre, en coordination avec les appareils de l'armée de l'Air, l'Aéronavale a participé à l'appui des troupes au sol, et a assuré de nombreuses missions de transport d'assaut au moyen de ses hélicoptères lourds. Enfin, la marine a contribué au rapatriement vers la métropole des troupes françaises, des européens d'Algérie et d'une partie de la population harkie.
Carte d'Algérie du temps de la présence française (source internet)
Par Jacques Mouly membre de la commission « Recherches Historiques » de l'Association Aux marins)